Nathalie Gracia-Cetto, enfant de Grasse et créatrice chez Givaudan, orchestre depuis 2016 la saga Soleil Blanc pour Tom Ford Private Blend. Pour l’édition 2025 d’Eau de Soleil Blanc, elle conserve le squelette pistache-coco mais augmente de 12 % la fraction d’agrumes : « un rayon de lumière encore plus loin ». Résultat : une eau fraîche aussi caressante qu’un drap chauffé par le soleil, capable d’illuminer un matin d’hiver comme une fin d’après-midi d’août.
Un accord pistache haute fidélité
La parfumeuse marie pyrazines grillées, cardamome CO₂ et touche saline pour reproduire la crème glacée pistache à fleur de peau, tout en restant 100 % végane. Comme un « pique-sel », cet accord fait crépiter la bergamote, réveille la fleur d’oranger et tend un fil gourmand jusqu’au fond ambré.
L’illusion coco de mer, sans palmier menacé
La coco de mer, fruit géant des Seychelles, est protégée ; on ne l’extrait pas. Gracia-Cetto capture son aura via le programme ScentTrek : lactones coco, vanilline douce, muscs solaires et soupçon d’algue. Ce geste d’éco-conception offre une facette laiteuse-iodée qui rappelle une peau salée après baignade, sans jamais étouffer.
Alléger la tubéreuse pour un sillage vaporeux
Plutôt qu’un absolu narcotique, la créatrice utilise un co-distillat tubéreuse-ylang partiellement désoléifié : 40 % moins d’indoles, donc moins d’aspect capiteux, pour un bouquet aérien conforme aux normes IFRA 2025. La résine de benjoin du Laos, traçable, remplace la variante siamoise rare et s’enroule de fève tonka soyeuse.
Formule durable & traçabilité
Chaque matière répond au programme Origin de Givaudan : bergamote certifiée UEBT, ylang-ylang issu de projets comoriens équitables, alcool de betterave française neutre en carbone. Le flacon, allégé de 15 g de verre, réduit l’empreinte CO₂ sans sacrifier l’esthétique laquée typique de la ligne Soleil.
Dans les premières secondes, l’éclat citron Meyer, petit-grain et gingembre blanc fuse comme une brume tonique ; il cède vite la place au cœur floral porté par la pistache salée. L’ambre doré, la fève tonka et le benjoin se déposent enfin en embruns vanillés, laissant sur la peau un voile soyeux, volontairement plus aérien que l’EDP originelle.
Ce travail d’orfèvre transforme la fragrance en un skin scent rayonnant, qui se porte du matin au soir sans jamais saturer. Une prouesse saluée par la Fragrance Foundation 2024 ! Laissez une goutte couler sur votre poignet : instantanément, le soleil se lève.